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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/175

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L’ABBAYE-AUX-BOIS.

laissa le titre d’abbesse, mais sans aucune autorité. Quelque temps après, l’abbaye de Saint-Antoine de Paris venant à vaquer, elle la demanda ; on la lui accorda, mais toujours avec la clause que ce ne serait qu’un litre honoraire ; enfin elle mourut quelques années après et demanda à être enterrée à l’Abbaye-aux-Bois, ce qui fut exécuté. Son corps repose dans le chœur sous un mausolée de marbre blanc[1].

» Il y avait à l’Abbaye-aux-Bois, dans la salle de communauté, un fort beau portrail de madame d’Orléans au-dessus de la cheminée. Elle était debout, on voyait à ses pieds des sceptres et des couronnes qu’elle foulait ; elle tenait d’une main un crucifix et elle prenait sur un autel une couronne d’épines. Ce qu’il y avait de singulier à ce tableau, c’est qu’elle était vêtue en religieuse et ses pieds étaient nus. »

L’abbesse de Chelles ne semblait pas devoir s’occuper de discussions théologiques, elle professait cependant des opinions jansénistes très

  1. Le récit d’Hélène ne ressemble pas à celui de Madame, mère du régent. Elle aimait sa petite-fille et ne la dépeint pas sous des couleurs aussi sombres. Elle se tait complètement sur son séjour à l’Abbaye-aux-Bois et ne parle que de son installation à Chelles. L’exactitude parfaite des récits d’Hélène, que nous avons pu contrôler, donne un grand poids à celui-ci.