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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/174

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L’ABBAYE-AUX-BOIS.

secrétaire des commandements de M. le régent, et madame la duchesse de Villequier vinrent lui dire que les équipages de son père étaient là et qu’elle devait partir pour Chelles, mais elle assura qu’elle ne partirait pas. Madame la duchesse de Villequier employa en vain la persuasion, elle ne put en venir à bout. Ils retournèrent donc à M. le régent, qui dit « que là où la douceur ne faisait rien, il fallait employer la force ». Et il envoya, avec M. de La Tourdonnet et madame de Villequier, M. de Lyonne, son capitaine des gardes, avec deux officiers. On vint donc dire à madame d’Orléans que tout ce monde avait ordre de la mettre en voiture ; quand elle vit cela, elle se déshabilla toute nue, se mit dans son lit, fit venir M. de Lyonne et lui demanda qui serait assez téméraire pour porter une main hardie sur le corps d’une fille du sang de France. M. de Lyonne, fort embarrassé, retourna à M. le régent, qui envoya à sa fille madame la princesse de Conti pour la mettre à la raison, ordonnant que, si elle ne réussissait pas, on enveloppât madame d’Orléans dans ses matelas et qu’on l’emportât. Madame la princesse de Conti vint donc et, à force de larmes et de prières, la détermina à partir. On la conduisit à Chelles, à quatre lieues de Paris ; on lui