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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/177

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L’ABBAYE-AUX-BOIS.

Megr l’archevêque devant venir ce jour-là, comme la mère Quatre-Temps passait pour être fort janséniste, je m’avisai de dire, pour lui faire ma cour, que je craignais que Mgr l’archevêque, au lieu de me confirmer le Saint-Esprit, ne me confirmât le malin esprit. La mère Quatre-Temps, au lieu de me gronder, rit extrêmement de cette plaisanterie, de manière qu’enchantée d’avoir dit une si belle chose, je fus la répéter dans toute la maison. La mère Saint-Ambroise, régente de l’abbatiale, était fort moliniste, et, comme ce propos lui parvint, elle se plaignit à madame de Rochechouart, qui me fit venir et me lava la tête d’importance. Elle décida que je ne serais point confirmée, et je ne le fus que l’année d’après. Je pris pour noms de confirmation Alexandrienne-Emmanuelle. Le jour de la Pentecôte venu, Mgr l’archevêque, après avoir officié et confirmé les pensionnaires, entra dans l’abbaye ; madame l’abbesse, avec sa crosse et toute la communauté, fut le recevoir à la porte, il fut dans toute la maison jusqu’aux classes. Il est d’usage que les religieuses viennent l’une’après l’autre lui baiser l’anneau, mais il y en eut beaucoup qui s’en dispensèrent ; j’en ai même vu plusieurs, plus animées de l’esprit de parti, qui se mettaient derrière lui et tiraient la langue. Il