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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/178

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L’ABBAYE-AUX-BOIS.

fut à la bibliothèque, qui est très belle ; il y a trois chambres de plain-pied où il y a trente mille volumes, ily a des manuscrits curieux. On dit que ces dames ont les livres de Jansénius, de l’édition originale, mais ils ne sont point à la bibliothèque et apparemment on les cache avec soin. Quand Mer l’archevêque fut à la bibliothèque, il s’assit. Madame Sainte-Delphine, étant première bibliothécaire, lui en fit les honneurs. On lui montra de beaux livres en vélin et en miniatures. Il aperçut des armoires dont les rideaux étaient fermés, il demanda ce que c’était, on lui dit que c’était des romans et des livres de littérature. Il voulut les voir, on ouvrit les armoires et il admira la beauté des éditions, entre autre, le Roman de la Rose et le Saint-Graal, avec des miniatures magnifiques ; il demanda comment des livres de ce genre étaient entrés dans une bibliothèque d’abbaye, car sûrement ils n’avaient pas été achetés. Alors madame Sainte-Delphine dit qu’anciennement beaucoup de personnes, en mourant, avaient légué leur bibliothèque au monastère ; que madame d’Orléans avait pour sa part donné la sienne, qui était fort considérable en livres de ce genre. En passant devant un côté, où étaient les ouvrages de Nicole, Arnaud, Pascal et autres Pères du Port-Royal,