Aller au contenu

Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/184

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
166
L’ABBAYE-AUX-BOIS.

commun, et cela même était un amusement. Madame de Saint-Côme nous enseignait la botanique, elle nous apprenait à connaître les plantes et leurs propriétés. Le soir, nous allions chez madame de Rochechouart, j’aurais voulu passer comme cela ma vie.

» J’ai dit que nous étions six à l’apothicairerie. Voici nos portraits ressemblants. Madame la duchesse de Choiseul, quinze ans, mariée, jolie, aimable, gaie, spirituelle, mais moqueuse, emportée et violente.

» Mademoiselle Hélène Massalska (moi-même), quatorze ans, jolie, de l’esprit, de la grâce, de la tournure, une jolie taille, têtue comme la mule du pape et incapable de maîtriser son premier mouvement. Mademoiselle de Damas[1], jolie, remplie de grâce, mais plus de jargon que d’esprit, seize ans. Mademoiselle de Montsauge, les plus beaux yeux du monde, mais noire, douce, de l’esprit, quinze ans. Mademoiselle de Conflans[2], assez jolie, beaucoup d’esprit et de trait,

  1. Mademoiselle de Damas était sœur du comte Roger de Damas, dont nous parlerons plus tard. La famille de Damaa témoigna le plus grand dévouemont à la cause du roi Louis XVIII pcndant l’émigration.
  2. Depuis marquise de Coigny, une des femmes les plus spirituelles de la cour de Louis XVI.