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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/185

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L’ABBAYE-AUX-BOIS.

quinze ans. Sa sœur mademoiselle de Vaudreuil, pas jolie, voulant imiter sa sœur, mais n’ayant pas tant d’esprit qu’elle.

» Un matin, madame de Rochechouart me dit : « Hélène, venez à six heures chez moi, j’ai à vous parler. » Je vins donc selon l’ordre que j’avais reçu, mais elle me dit : « Ma chère amie, je suis bien fâchée, je ne peux vous parler, car la tête me brûle et je me sens la fièvre, allez-vous-en donc, je vais me coucher. » Je retournai à l’apothicairerie, qui était mon obédience, et je dis que j’avais trouvé madame de Rochechouart malade ; comme cela ne lui arrivait guère, madame de Ferrière et madame de Cossé, seconde et troisième apothicairesses, furent à l’instant chez elle. Madame de Ferrière revint en nous disant qu’elle avait trouvé à madame de Rochechouart une forte fièvre. Nous tombâmes toutes dans l’effroi ; en allant au réfectoire, nous portâmes cette nouvelle à la classe et la consternation s’y répandit. Après le souper, sœur Léonard, qui servait madame de Rochechouart, vint dire de sa part qu’il n’y aurait point d’appel ; on fut se coucher tristement. Le lendemain, en descendant aux classes, on nous dit que la fièvre avait redoublé et qu’on allait porter madame de Rochechouart à l’infirmerie ;