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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/191

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L’ABBAYE-AUX-BOIS.

gieuses ; mais sa famille demanda qu’on la déposät dans une des chapelles du chœur, ce qui fut exécuté. Un marbre noir couvre sa tombe. Chaque pensionnaire fit dire deux messes et on lui fit un convoi magnifique aux frais de sa famille.

» Il était question d’élire une autre maîtresse générale, mais personne ne désirait la charge, on craignait la comparaison que feraient les pensionnaires. Quelques pensionnaires désiraient madame de Royer, mais elle ne voulut point ce département-là ; nous désirions madame Sainte-Delphine, mais elle n’était sûrement pas capable de cet emploi-là, elle était trop indolente.

»Enfin, le jour qu’il fut décidé que le chapitre serait tenu pour savoir qui l’on mettrait à cet emploi, une novice vint à trois heures, de la part de la communauté, dire à la classe que ces dames nous priaient d’implorer les lumières du Saint-Esprit, pour diriger le choix qu’on allait faire d’une maîtresse générale. À l’instant, nous nous mîmes toutes à genoux et après un court silence, nous chantâmes le Veni Creator.

» À six heures, madame l’abbesse vint à la classe, on nous fit placer dans nos stalles et elle nous dit : « Mesdemoiselles, je viens vous témoigner mes re-