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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/192

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L’ABBAYE-AUX-BOIS.

grets de la perte que nous avons faite et en même temps vous dire que ces dames se sont occupées à la réparer autant qu’il est possible. Elles ont élu madame de Voyers, deuxième maîtresse des novices à la place de madame de Rochechouart. » Nous ne répondîmes rien à madame l’abbesse, nous la saluâmes et elle sortit.

» Peu après, madame de Voyers, conduite par madame de Royer arriva, elle avait une belle figure et était fort considérée du noviciat. C’était une personne d’à peu près quarante ans. Elle nous dit : « Mesdemoiselles, je sens fort bien que ma présence ici doit vous être peu agréable, je connais combien la tâche que j’ai à remplir est difficile, je vous prie de me la faciliter en m’accordant votre confiance. Les regrets bien mérités que vous donnez à madame de Rochechouart font votre éloge et le sien, je n’ose me flatter de la remplacer dignement, mais je vous prie d’être persuadée que j’y ferai des efforts, »

» Ce petit compliment qu’elle nous fit, d’un air fort sincère, nous toucha ; nous nous mimes à applaudir à tout rompré et nous demandâmes la permission d’aller lui baiser la main. Elle nous pria de venir l’embrasser, et, dès le lendemain, tout fut dans l’ordre accoutumé.