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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/206

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LA FRINCESSE CH. DE LIGNE.

sement caché l’état de son neveu. M. Delorme n’osa pas affronter l’entrevue, il envoya le jeune prince à Wilna accompagné d’un domestique et resta prudemment à Varsovie. Il cut cependant l’audace de réclamer les 60 000 livres promises à la fin de l’éducation du prince Xavier. L’évêque refusa net et paya seulement les frais de voyage. Mais Delorme intrigua tant et si bien à Varsovie, qu’il finit par obtenir vingt mille francs du conseil de famille et se hâta de repartir pour Paris. Il avait touché 30 000 livres pendant six ans, soit 180 000 livres, plus 36 000 au début et vingt mille à la fin, cela fait un total de 230 000 livres pour une éducation si bien réussie[1].

Le jeune prince fut installé à Werky dans la magnifique résidence de son oncle, située à peu de distance de Wilna. On l’entoura des soins les plus tendres. Son oncle ne le perdait point de vue et l’emmenait avec lui pendant ses séjours fréquents à Varsovie. On attacha à sa personne un homme de toute confiance nommé Levert, envoyé par le marquis de Mirabeau, qui, indigné

  1. Cette histoire est racontée d’une manière différente dans les intéressants Mémoires de Dufort de Cheverny, publiés par M. de Crèvecœur ; mais nous croyons notre version plus exacte même en regardant de près la sienne.