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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/210

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LA FRINCESSE CH. DE LIGNE.

était, commeon le sait, lié étroitement avec l’évêque de Wilna, il entretenait avec lui une correspondance assez suivie ; rien ne fut donc plus facile à la comtesse que d’obtenir tous les renseignements désirés.

C’est dans ce petit cercle que se trama le complot matrimonial que nous allons voir se dérouler sous nos yeux, on pourra se convaincre aisément qu’alors, comme aujourd’hui, on attachait peu d’importance à une inclination réciproque ou à des rapports de goût et de caractère ; la fortune, le rang et le nom étaient les seules conditions exigées.

Il fut décidé que le marquis de Mirabeau ouvrivait le feu, en écrivant à l’évêque ; mais on sentit qu’il ne suffirait pas à lui seul pour mener à bien l’affaire ; son caractère hautain et violent, l’inégalité de son esprit, avaient besoin d’être tempérés par une influence féminine. Le choix était désigné d’avance, et ce fut madame de Pailly, dont la liaison intime avec le marquis ne faisait doute pour personne, qu’on lui adjoignit dans cette circonstance[1].

  1. Madame de Pailly était née de Malvieu ; fille d’un capitaine aux gardes suisses, sa famille était bernoise, mais, le grade de son père le retenant en France, elle y fut élevée, et se maria