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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/209

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LA PRINCESSE CH. DE LIGNE.

batteries, en cherchant à nouer des intelligences dans la place. La jeune fille ne tarda pas à s’en apercevoir, mais, en personne avisée, elle n’en témoigna rien ; son plan était fait d’avance : elle connaissait mieux que personne la faiblesse de caractère de son oncle, et savait bien qu’elle ne ferait que le mariage qu’elle voudrait faire.

Deux prétendants se déclarèrent à la fois ; le premier était le duc d’Elbœuf, prince de Vaudemont, second fils de la comtesse de Brionne, née Rohan-Rochefort, et du comte Charles Louis de Lorraine, grand écuyer de France. Si la noblesse du jeune prince était brillante, la fortune était mince, et l’alliance d’une riche héritière devenait pour lui le but nécessaire à poursuivre. La comtesse de Brionne, amie intime du duc de Choiseul, vit Hélène à Chanteloup ; les grâces et le charme de la jeune fille fixèrent son atlention, et, de retour à Paris, elle s’informa soigneusement de la fortune, présente et à venir, qui attendait Hélène. On n’a pas oublié, qu’au début de ses Mémoires, la petite princesse désigne la comtesse de Rochefort comme une amie de son oncle ; cette dame et son ami le marquis de Mirabeau, père du célèbre tribun, figuraient parmi les habitués du salon de la comtesse de Brionne. Le marquis de Mirabeau