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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/216

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LA FRINCESSE CH. DE LIGNE.

fils et deux filles. Les deux princes sont, le prince de Lambesc, grand écuyer, et le duc d’Elbœuf[1], jeune prince de dix-huit ans, d’une figure belle et noble, d’un caractère doux et dont toute la famille est contente, chose rare à cet âge partout, et surtout parmi nous. Le prince de Lambesc, l’aîné, a jusqu’à présent refusé de se marier avec une opiniâtreté que le temps seul peut rompre[2]. Son jeune frère a été jusqu’à se jeter à ses pieds, pour l’en conjurer en une occasion[3] importante. Les deux frères sont fort unis, c’est sur le prince d’Elbœuf que j’ai jeté les yeux, comme devenant, par intérim, la seule espérance de sa maison ; je n’ai pas cru devoir différer.

» Madame de Brionne est très habile, très vigi-

  1. Le prince Marie-Joseph de Lorraine, duc d’Elbœuf, prince de Vaudemont, était fils de Charles-Louis de Lorraine, comte de Brionne, grand écuyer de France, et de Julie-Constance de Rohan. Il émigra avec son frère le prince de Lambese, et ils entrèrent au service de l’Autriche. Le titre de prince lorrain leur valut la faveur spéciale de l’empereur, et ils parvinrent tous deux au grade de feld-maréchal. C’est avee le prince de Lambesc que la jeune princesse de Montmorency était fiancée.
  2. Le temps la rompit en effet ; il épousa en 1812 la comtesse Colloredo, veuve, fort belle malgré ses quarante ans, spirituelle et méchante ; il s’en sépara au bout de deux ans.
  3. C’était à propos de son mariage avec mademoiselle de Montmorency.