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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/228

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LA FRINCESSE CH. DE LIGNE.

Salm, elle se garda de lui en parler. Mais elle aborda de front l’autre obstacle, celui d’un établissement à Bruxelles.

Elle s’étendit longuement sur la situation exceptionnelle des princes de Ligne à Vienne et dans les Pays-Bas ; puis elle fit la description la plus brillante de celle qu’occupait le prince père à Versailles, où il passait la plus grande partie du temps que laissait son service militaire. Elle fit entrevoir à Hélène qu’avec le goût passionné de ce prince pour la cour de France, elle s’en ferait facilement un allié pour obtenir une installation à Paris, car il adorait son fils et serait heureux de l’avoir prés de lui ; seulement il fallait gagner du temps et ne pas heurter de front la princesse de Ligne, qui était la moins disposée à accepter cette condition.

Cette conversation fit une impression assez vive sur l’esprit d’Hélène, qui, pour la première fois, n’opposa pas un refus formel à l’alliance du prince de Ligne ; elle demanda seulement à réfléchir et à attendre l’arrivée de son oncle pour prendre une décision. On lui accorda ce répit d’autant plus facilement qu’en ce moment-là les princes de Ligne, père et fils, étaient retenus à l’armée, l’Autriche étant en guerre avec la Prusse