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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/227

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LA PRINCESSE CH. DE LIGNE.

vous m’avez fait l’honneur de me mander ; il serait trop long de vous écrire ce qui a été dit de part et d’autre, mais le dernier mot de notre oncle est qu’il faut savoir quelle est la fortune totale du jeune prince au futur et quelle est celle dont son père veut le faire jouir, en le mariant. Il a répété plusieurs fois que c’était le point essentiel à éclaircir, qu’il trouvait toutes les convenances désirables d’ailleurs, et qu’à l’égard du séjour de Bruxelles, sa nièce avait beaucoup de raison, qu’il se flattait de n’avoir pas de peine à la persuader, s’il n’y avait que cette difficulté. Il est vrai qu’il ajoute : « Mais ne pourra-t-on pas espérer que le prince de Ligne vienne à Paris ? » J’ai répondu que je ne croyais pas, et que même ce déplacement ne lui serait pas avantageux ; que je croyais que sa nièce trouverait très agréable d’être tout à la fois une très grande dame à Bruxelles, à Vienne et à Versailles ; que les établissements de M. le prince de Ligne en Flandre étaient tels, qu’ils devaient être préférés à tout… »

Madame de Pailly conduisait l’affaire avec beaucoup d’habileté. Elle rendit visite à la jeune princesse, et feignant d’ignorer la préférence qu’Hélène témoignait hautement au prince de