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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/23

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L’ABBAYE-AUX-BOIS.

envoyèrent leurs troupes environner les Diétines dont ils se croyaient moins assurés, et, grâce à ces procédés électoraux très efficaces, aucun des gentilshommes proposés par les Radziwill ne fut élu. En apprenant ce résultat, le prince Radziwill quitta précipitamment son château, ou plutôt sa forteresse, et accourut à Wilna, escorté des deux cents gentilshommes qui formaient son cortège ordinaire et étaient la terreur du pays. Il força le palais de l’évêque, en chassa les juges nommés par les Diétines, et, adressant au prélat une violenta apostrophe, il énuméra rapidement le nombre des anciens évèques tués par des princes, pour s’être mêlés des affaires publiques, et termina ainsi : « Quand vous serez pris une seconde fois de la même tentation, rappelez-vous que j’ai cent mille ducats en réserve pour aller à Rome demander mon absolution[1]. »

L’évêque, au premier moment, fut consterné par les insolentes menaces de Radziwill et le laissa sortir sans résistance ; mais, reprenant tout à coup

    qu’on nommait les tribunaux de deuil, avaienl, pendant toute la durée de l’interrègne, une grande influence. On comprend l’importance que les grandes familles attachaient à dominer dans les Diétines.

  1. Voir les Révolutions de Pologne de Rulhières, pour plus amples détails.