Aller au contenu

Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/22

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
4
L’ABBAYE-AUX-BOIS.

sins, et souvent d’une milice nombreuse dont les officiers avaient le même rang que ceux de l’armée royale[1].

On comprend que le roi devait compter avec cette noblesse plus puissante que lui-même, quoique divisée entre elle en factions redoutables. Elle jouissait de tous les privilèges de la féodalité, n’était disposée à en céder aucun, et se souciait peu de l’autorité de la couronne ; mais chacun voulait posséder cet autorité tout entière dans son palatinat ou woivodie : aussi les Diétines[2] qui précédaient l’élection d’un roi ou d’une Diète étaient toujours meurtrières.

Au moment décisif de la réunion des Diétines pour l’élection de Stanislas-Auguste, les Massalski répandirent à propos des sommes considérables,

  1. L’évêque de Wilna payait, de ses propres deniers, tous les frais de la légion Massalski, composée de 16 000 hommes. Le comte Potocki, palatin de Kiowie, fat contraint, précisément à cette époque, de licencier les 25 000 hommes que sa famille tenait sur pied depuis longtemps. La prince Radziwill, oncle de la petite princesse Mélène, avait dix millions de revenu et entretenait 20 000 hommes de troupes régulières dans ses villes et châteaux.
  2. On choisissait, dans les « Diétines », les députés à la Diète générale et on décidait également quels seraient les juges chargés de tenir les tribunaux au nom de la nation, pendant l’interrègne qui existait forcément entre l’expiration d’un règne et l’élection du monarque suivant. Ces cours de justice,