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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/244

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LA FRINCESSE CH. DE LIGNE.

j’étais, je m’aperçus qu’il était souvent dur d’être officier général, parce qu’on était exposé à faire tuer les autres, sans y être. »

Le prince Charles reçut une impression si vive de la confiance et du dévouement que son père savait inspirer à ses soldats, et des éloges qu’il lui entendit donner par le lieutenant Wolf, à son lit de mort, qu’il la conserva toute sa vie comme nous le verrons plus tard. Quelques jours après, la maréchal Laudon[1] vint chez le prince et lui ordonna de mettre tout son corps en marche, pour déloger les hussards d’Hühnerwasser :

« À peine étions-nous à Jezoway que la tiraillerie des carabines commença, et que par conséquent le maréchal s’anima, et me fit voir en abrégé le vainqueur de Francfort et de Landshut, c’est la

  1. Laudon (Gédéon-Ernest, baron de), feld-maréchal autrichien, né le 16 octobre 1710 à Trolsen en Livonie. Il servit d’abord la Russie de 1733 à 1739, et, ne trouvant pas son avancement assez rapide, il entra au service de l’Autriche. En récompense de ses importants services, l’empereur Joseph le nomma en 1769, commandant général de la Moravie et feld-maréchal en 1778. L’impératrice Catherine disait : « Je ne peux voir l’amiral Tchichtakoff sans me souverir du mot du prince de Ligne sur le maréchal Laudon. Quelqu’un lui demandait comment il le reconnaîtrait : « Allez, »« dit-il, « vous le trouverez derrière la porte, tout honteux de son mérite et de sa supériorité. » Voilà. mon amuiral tout décrit. »