Aller au contenu

Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/268

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
250
LA FRINCESSE CH. DE LIGNE.

prince de Condé, le roi de Suède, le comte d’Artois, le prince Henri de Prusse, etc. Hélène fut éblouie des splendeurs de son nouveau séjour. Une fête brillante avait été préparée pour sa réception. Dès le lendemain de son arrivée, qui avait eu lieu le soir, la jeune princesse, en ouvrant sa fenêtre, vit un parc immense, peuplé de villageois en élégants costumes de bergers et de bergères, plus semblables à ceux de Watteau ou de Lancret qu’à l’habit des paysans flamands. Sur la pelouse, les dragons du prince chantaient et buvaient gaiement attablés ; plus loin, dans un bosquet, on voyait un théâtre de marionnettes ; dans un autre des danseurs de corde ; un bal champêtre était installé dans une salle de verdure ; sous les berceaux, un charlatan débitait de prétendus onguents contenus dans des petites boîtes qui renferment des bonbons et des bijoux ; là, un chansonnier lançait un joyeux couplet, composé par le prince, en l’honneur des mariés, et, s’il ne brillait pas par la correction des vers, il contenait à coup sûr un mot gracieux ou spirituel ; enfin, sur le théâtre du château, Aufresne et Préville, arrivés e matin de Paris, jouaient des proverbes improvisés. La fête dura toute la journée ; après le diner, on fit succéder aux proverbes une comédie