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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/269

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LA PRINCESSE CH. DE LIGNE.

en un acte, mêlée d’ariettes, intitulée Colette et Lucas et composée par le prince de Ligne en l’honneur de sa belle-fille[1]. Le public se composait de brillants officiers et de belles dames arrivés exprès de Bruxelles, et même de Versailles ; on applaudit avec courtoisie la pièce, qui ne valait rien ; mais un autre spectacle était préparé pour dédommager les assistants.

La nuit était venue pendant la représentation, et, au moment où l’on sortit du théâtre pour rentrer dans le parc, on vit tout à coup des flots de lumière s’élever en gerbes brillantes entre les arbres et sous les charmilles ; une illumination féerique éclairait les bosquets, il était impossible d’apercevoir les lampions adroitement cachés sous le feuillage. « C’était non pas la nuit, mais un jour d’argent », dit Hélène.

Les deux époux paraissaient charmés l’un de l’autre, avec une nuance de tendresse de plus chez le prince : la beauté, la grâce et l’esprit d’Hélène l’avaient surpris et enchanté ; il ne s’at-

  1. Cette comédie a été imprimée à l’imprimerie même de Bel-Œil ; voici le titre exact : Colette et Lucas, comédie en un acte mêlée d’ariettes. De l’imprimerie de l’auteur, chez l’auteur, 1781, in-8o de 42 pages. Le seul exemplaire connu de cette petite brochure fait partie de la bibliothèque de Mgr le duc d’Aumale, à Chantilly.