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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/276

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LA FRINCESSE CH. DE LIGNE.

coup de finesse par d’habiles artistes de Vienne. Malgré son goût pour la cour de Bruxelles et sa passion pour Bel-Œil, le prince n’y faisait jamais des séjours prolongés ; on le voyait souvent partir un beau matin à l’improviste : « Quelle belle existence était la mienne, dans mon superbe Bel-Œil ! En vingt-quatre heures je pouvais être à Paris, à Londres, à La Haye, à Spa, etc. J’ai été à Paris une fois pour y passer une heure, et une heure à Versailles pour la dernière couche de la reine. Je la vis le quatrième jour, » a-t-il soin d’ajouter.

« Une autre fois, j’y menais à l’Opéra toute ma société, dans un coche qui m’appartenait. »

C’est à bon droit que le prince aimait Paris et Versailles ; car il était l’âme du pelit cercle intime de la reine ; sa présence animait tout, sa-constante bonne humeur, les saillies imprévues qui lui échappaient à chaque instant le faisaient toujours accueillir le sourire aux lèvres. On le voyait partout, il arrangeait ou dérangeait les jardins, il présidait aux fètes et aux illuminations, il se trouvait au lansquenet de la reine, au cavagnole de Mesdames, au whist de Monsieur, au quinze du prince de Condé, au billard du roi, au pharaon du prince de Conti. Il ne se gènait