Aller au contenu

Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/277

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
259
LA PRINCESSE CH. DE LIGNE.

guère pour dire tout ce qui lui passait par la tête, mais, quoiqu’il poussât la gaieté jusqu’à la folie, il faisait passer de temps en temps de sérieuses vérités à la faveur d’un éclat de rire.

Sa société favorite était celle des Polignac[1], dont les Coigny, les Conflans, le comte de Vaudreuil, le chevalier de l’Isle, formaient l’intimité. Il défendait toujours les Polignac des accusations qui pesaient à l’envie sur eux.

« Il n’y a jamais rien eu de plus vertueux et de plus désintéressé que tous ces Jules, dit-il ; de peur de faire des histoires, de donner lieu aux caquets, il y avait un peu trop de monotonie dans leur société ; la comtesse Diane, seule, y mettait un peu plus de piquant. »

Le prince était particulièrement lié avec le chevalier de l’Isle[2], qui est le personnage le moins

  1. La duchesse de Polignac, Gabrielle-Yolande-Martine de Polastron, amie intime de la reine, était à la fois gracieuse et belle ; des yeux bleus pleins d’expression, un front élevé, un nez un peu en l’air, sans être retroussé, une bouche charmante, de jolies dents, petites, blanches et parfaitement rangées formaient le plus agréable visage, orné de très beaux cheveux bruns. La douceur et la modestie étaient empreintes sur ses traits. Elle avait épousé, à dix-sept ans, le comte Jules de Polignac.
  2. Le chevalier de l’Isle était brigadier de cavalerie des armées du roi, de la promotion du 25 juillet 1762. Fort lié avec les Choiseul et madame du Deffant, il est cité dans la Correspondance de cette dernière.