Aller au contenu

Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/278

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
260
LA FRINCESSE CH. DE LIGNE.

connu de ce petit cercle. Le chevalier était un officier de mérite, encyclopédiste et poète, correspondant de Voltaire[1] et correspondant aussi du prince de Ligne qui en faisait grand cas : « C’était le dieu du couplet et du style épistolaire. Il n’a jamais fait un mauvais vers ni écrit une lettre qui ne fût piquante et remplie de goût ; mais il n’en avait pas, ni de ton ni de tact, dans la société, où il était humoriste et familier. Pour faire croire qu’il dînait avec la reine, le dimanche, chez les Polignac, il y arrivait le premier au sortir de table, pour que les autres, qui venaient ensuite, dussent le croire. » Il écrivait régulièrement au prince tout ce qui se passait à Versailles en son absence. Voici une de ses lettres :


« Ce 16 janvier 1780.


» Quel dindon que celui que nous venons de manger, chez la comtesse Diane ! Mon Dieu la belle bête ! C’était M. de Poix qui l’avait envoyée de la ménagerie. Nous étions huit autour de lui :

  1. C’est lui qui écrivait au patriarche de Ferncey, à propos d’une commission mal faite, une lettre qui commençait ainsi : « Il faut, Monsieur, que vous soyez bien bête, etc. » Ce début fit pâmer de rire Voltaire.