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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/291

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LA PRINCESSE CH. DE LIGNE.

Cracovie, où j’avais à faire, Mogylany[1], Léopol et Brunn où j’étais amoureux. J’allais oublier de dire que c’est de Paris et de la rue Bourbon, de chez la duchesse de Polignac, qui venait d’accoucher[2] et chez qui j’avais dîné avec la reine, que je partis. Je leur promis de retourner à la même heure, six mois après, et j’ordonnai mon carrosse de remise et mon laquais de louage en conséquence. »

La somme que le prince de Ligne réclamait au nom de sa belle-fille était considérable. Il s’agissait de quatre cent mille roubles, cela valait la peine de chercher à les obtenir. Cependant nous croyons que ces intérêts de famille servirent de voile à des intérêts politiques ; ce voyage était probablement destiné à donner suite à certains préliminaires entamés par Joseph II et l’impératrice Catherine à l’entrevue de Mohileff. Le prince partit de Vienne où il avait été prendre ses dernières instructions. Ses compagnons de voyage étaient son fils Charles et son ami le chevalier de l’Isle.

« Je fis de l’Isle colonel, écrit-il, en disant tout simplement en Autriche, en Prusse en Po-

  1. Terre de la princesse Charles.
  2. C’était du comte Armand-Jules de Polignac que la duchesse venait d’accoucher le 14 mai 1780.