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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/292

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LA FRINCESSE CH. DE LIGNE.

logne et en Russie qu’il l’était, et en lui achetant une paire d’épaulettes. Je fus aussi obligé de le faire chevalier, ajoute-t-il, pourle distinguer, dans les pays étrangers, de l’abbé du même nom[1]. »

La guerre pour la succession de Bavière était terminée depuis un an, lorsque les princes entreprirent leur voyage. « Le résultat de cette guerre avait été pour le roi de Prusse beaucoup de dépenses d’hommes, de chevaux et d’argent, quelque apparence de bonne foi et de désintéressement, peu d’honneur dans la guerre ; un peu d’honnêteté en politique et beaucoup d’amertume contre nous. Le roi commença, sans savoir pourquoi, à défendre aux officiers autrichiens de mettre le pied dans ses États sans une permission expresse signée de sa main. Même défense de la part de notre cour pour les officiers prussiens ; et gêne des deux côtés sans profil ni raison. Je suis confiant, moi, je croyais encore que je pouvais m’en passer ; mais l’envie d’avoir une lettre du grand Frédéric, plutôt que la crainte d’être mal reçu, m’engagea à lui écrire. »

  1. L’abbé Delille, né à Aigueperse le 22 juin 1728, mort à Paris le 1er mai 1813. Il était membre de l’Académie française et jouissait, comme poète, d’une réputation européenne, singulièrement diminuée aujourd’hui.