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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/293

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LA PRINCESSE CH. DE LIGNE.

Au lieu d’une lettre, le prince de Ligne en reçut trois, et charmantes. De peur de le manquer, le roi lui avait écrit de Potsdam à Vienne, à Dresde et à Berlin. Les voyageurs arrivérent à Postdam le 28 juin.

« En attendant midi pour être présenté au roi avec mon fils Charles et M. de l’Isle, je vis la parade et je fus bientôt entouré et escorté par des déserteurs autrichiens, surtout de mon régiment, qui me caressaient presque et me demandaient pardon de m’avoir quitté. L’heure de la présentation sonna, le roi me reçut avec un charme inexprimable. La froideur militaire d’un quartier général se changea en un accueil doux et bienveillant. Il me dit qu’il ne me croyait pas un fils aussi grand :

» — Il est même marié, Sire, depuis un an.

» — Oserais-je vous demander avec qui ?

» — Avec une Polonaise, une Massalska.

» — Comment, une Massalska ? savez-vous ce que sa grand’mère a fait ?

» — Non, Sire, lui dit Charles.

» — Elle mit le feu aux canons, au siège de Dantzig, elle tira et fit tirer, et se défendit, lorsque son parti, qui avait perdu la tête, ne songeait qu’à se rendre.