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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/307

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LA PRINCESSE CH. DE LIGNE.

fière. Elle offrit gentiment ses services à sa belle-mère, heureuse de lui montrer ses talents domestiques ; mais la princesse de Ligne n’entendait pas partager ainsi son royaume, elle refusa sèchement les offres de sa belle-fille. Hèlène humiliée se le tint pour dit, mais lui en garda rancune au fond du cœur et dès lors leurs rapports devinrent plus tendus. Enfin les six mois de voyage des princes touchèrent à leur terme, et ce fut avec une joie doublement vive qu’Hélène vit arriver son mari et la fin de la tutelle assez dure sous laquelle elle avait vécu.

Les princes retrouvèrent leur famille à Bruxelles et allèrent au printemps à Bel-Œil, où ils passaient l’été tous réunis, sauf le prince Louis, qui retenu à Paris par son service, ne pouvait venir que rarement. La vie de Bel-Œil était d’une gaieté at d’une animation extrêmes, les visites s’y succédaient sans cesse, on y venait de Bruxelles, de Paris et même de Vienne. Les officiers du régiment de Ligne y séjournaient tour à tour. Non seulement le prince tenait table ouverte, c’est-à-dire qu’on pouvait arriver sans invitation pour passer la journée, mais il y avait encore un certain nombre d’appartements toujours prêts à recevoir pour un séjour prolongé les visiteurs inattendus.