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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/31

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L’ABBAYE-AUX-BOIS.

les meilleurs établissements d’éducation qu’il fût possible de trouver. Nous avons vu qu’il choisit l’Abbaye-aux-Bois pour la jeune princesse.

Deux couvents se disputaient alors le privilège de l’éducation des filles de qualité, Penthemont et l’Abbaye-aux-Bois. Saint-Cyr était passé de mode, et, d’ailleurs, créée par madame de Maintenon pour élever gratuitement les filles nobles et pauvres, cette institution ne remplissait qu’un mandat très limité. Les deux couvents que nous venons de citer étaient destinés, au contraire, aux jeunes personnes appartenant aux familles les plus riches et de la plus haute noblesse[1].

L’existence de l’Abbaye-aux-Bois remontait fort haut : elle avait été fondée dans le diocèse de Noyon, sous le règne de Louis le Gros, par Jean de Nesle, et sa femme Anne d’Entragues ; elle appartenait à l’ordre de Cîteaux[2].

  1. Les princesses du sang, elles-mêmes, ne se dérobaient pas à l’usage ; la duchesse de Bourbon, née princesse d’Orléans, fut élevée à Penthemont.
  2. Citeaux, célèbre abbaye dans le diocèse de Châlon-sur-Saône, à cing lieues de Dijon, fondée en 1098 par saint Robert. C’est en 1107 qu’ont été dressés les statuts de Citeaux. Les abbayes de La Ferté, de Pontigny, de Clairvaux et de Morimond sont appelées les quatre filles de Citeaux. Saint Bernard abbé de Clairvaux, a donné son nom aux moines de Citeaux, qu’on appelle bernardins.