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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/32

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L’ABBAYE-AUX-BOIS.

L’abbesse et les religieuses de l’Abbaye-aux-Bois durent s’enfuir à la suite des troubles et des dévastations qui désolèrent le Soissonnais en 1654 ; elles se réfugièrent à Paris, où elles achetèrent le couvent des Dix-Vertus, situé rue de Sève, et que venaient de quitter les Annonciades de Bourges. Les Cisterciennes[1] obtinrent du pape la translation du titre et des biens de l’Abbaye-aux-Bois que le roi autorisa, par lettres patentes d’août 1607. Le 8 juin 1718, Madame, veuve de Philippe de France, frère de Louis XIV, posa la première pierre de l’église de Notre-Dame-aux-Bois[2], sans se douter que sa petite-fille, Louise-Adélaïde d’Orléans, devait plus tard en devenir abbesse.

À l’époque dont nous nous occupons, l’Abbaye-

  1. Les religieuses cisterciennes sont aussi anciennes que les moines. Sainte Hourbelle, mère de saint Bernard, et plusieurs femmes de condition embrassèrent la règle de Citeaux et se distinguèrent par leurs vertus et leur austérité. Mais elles ne conservèrent pas longtemps cette première ferveur. Elles acquirent des biens temporels et, disent les annales de l’ordre, « leur iniquité germa de leur graisse et de leur embonpoint ». Elles possédaient de nombreuses abbayes sous le nom de « bernardines ».
  2. Dans cette pierre est encastrée une grande médaille d’or, donnée par S. A. R. Madame, sur laquelle est, en bas-relief, le portrait de cette princesse, qu’au revers, on voit assise sur