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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/311

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LA PRINCESSE CH. DE LIGNE.

sur un grand pied, elle en faisait les honneurs avec grâce et affabilité.

Elle passait pour la plus belle des quatre filles de Marie-Thérèse. Elle dansait avec tant d’agrément et de légèreté, que chacun s’arrêtait pour la mieux voir, aussitôt qu’elle commençait à figurer. Elle feignait de s’en fâcher ; mais, en réalité, elle n’était point mécontente de ce succès féminin.

Elle avait épousé l’archiduc Albert de Saxe-Teschen[1], qui subissait complètement l’influence de sa femme et ne remplaça jamais le prince Charles de Lorraine dans le cœur des Flamands.

Cependant son caractère doux et facile le faisait aimer par tous ceux qui l’entouraient de près ; amateur éclairé de peinture, il avait formé deux magnifiques collections de tableaux et de dessins.

L’archiduchesse et son mari encourageaient volontiers les arts et la littérature, et Bruxelles commençait à devenir un centre littéraire assez animé ; chacun lisait ce qui paraissait en France, romans, poésies, voyages, etc. Différents recueils périodiques commençaient également à paraître.

  1. Fils d’Auguste III, roi de Pologne, feld-maréchal autrichien, né le 11 juillet 1738 et marié le 8 avril 1766 à Marie-Christine-Josepha-Jeanne-Antoinette, sœur de l’empereur Joseph, née le 13 mai 1742. Elle mourut en 1798 et l’archiduc Albert en 1822.