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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/310

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LA FRINCESSE CH. DE LIGNE.

Bel-Œil ; tantôt on allait à voile sur le grand lac qui communiquait avec les canaux, rivières et pièces d’eau du parc. Les galères étaient ornées de banderolles et montées par de petits matelots à la livrée du prince. « Dans les belles soirées d’été, dit-il, nos premenades sur l’eau, avec de la musique et un beau clair de lune, sont fort agréables pour ces dames. »

Le prince ne les oubliait jamais dans ses aménagements champêtres ; aussi des sentiers bien battus pour qu’elles ne mouillassent pas leurs jolis pieds, des berceaux de roses, jasmins, orangers et chèvre-feuille menaient ces dames au bain. Elles avaient des bancs ombragés et des petites cabanes rustiques. « Elles y trouvaient leur métier à broder, leur tricot, leur filet et surtout leur écritoire noire en pupitre, où il manque toujours du sable ou quelque chose, mais qui renferme des secrets ignorés des amants et des maris, et qui posés sur leurs genoux sert à leur écrire de jolis mensonges avec une plume de corbeau. »

Bruxelles, à cette époque, offrait un aspect brillant et fort animé. Au prince Charles de Lorraine avait succédé l’archiduchesse Marie-Christine, auparavant gouvernante de la Hongrie, où elle avait mené le train d’une reine ; elle monta sa cour