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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/325

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LA PRINCESSE CH. DE LIGNE.

Il redoutait la comparaison avec l’élégance suprême, le ton spirituel et léger des brillants gentilshommes de la cour de Versailles. Mais, comme ce que femme veut, Dieu le veut, le prince Charles finit par céder ; il acheta, en septembre 1754, un fort bel hôtel, situé rue de la Chaussée-d’Antin[1].

Il est inutile de dire avec quelle joie Hélène s’installa à Paris, elle y retrouvait la plupart de ses anciennes amies de couvent, et, présentée sous les auspices de son beau-père, elle fut accueillie et fêtée partout.

Admise dans les cercles les plus brillants, à Chantilly, chez le prince de Condé, à Petit-Bourg, chez la duchesse de Bourbon, au Temple chez le prince de Conti, la jeune princesse se livra tout entière au tourbillon des fêtes et à l’enivrement du succès. Séduite par la grâce et l’amabilité des jeunes gens qui la courtisaient, Hélène se laissa aller à un instinct de coquetterie qui ne demandait qu’à se développer ; elle ne distinguait personne, mais cherchait à plaire à tous y elle ne rentrait chez elle que pour s’occuper de sa toilette, et voyait à peine son mari, qui, absorbé par ses travaux, ne l’accompagnait que rarement. Le carac-

  1. Cet hôtel occupait l’emplacement compris entre la rue de Provence et celle de la Victoire.