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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/326

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LA FRINCESSE CH. DE LIGNE.

tère solide du prince Charles, son goût pour l’étude joint au tour romanesque très allemand de son esprit formaient un constraste complet avec le genre léger, persifleur et superficiel des hommes de la cour. Hélène, avec l’étourderie de son âge, décida en elle-même que son mari était ennuyeux, et, sans la crainte d’offenser son beau-père, elle ne se serait point gênée pour lui adresser quelques railleries.

La position du prinee Charles à Paris était difficile à soutenir, comme mari d’une femme jolie et fort à la mode.

Fils d’un père étincelant d’esprit, et qui jouait partout le premier rôle, il était forcément réduit à un rôle secondaire et effacé, qui n’eut rien coûté à sa modestie, s’il n’avait senti qu’il l’amoindrissait aux yeux de sa femme. En se mariant, il n’éprouvait aucun sentiment d’amour pour Hélène qu’il avait à peine entrevue, mais il s’y attacha très vite d’une affection presque paternelle. Il l’avait laissée jouir d’une grande liberté à Bel-Œil tout en cherchant à développer en elle des goûts sérieux, un peu étouffés par la passion du plaisir. Il commençait à y réussir lorsque les trois hivers passés à Paris vinrent détruire son œuvre ou du moins la compromettre fortement, Hélène