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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/329

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LA PRINCESSE CH. DE LIGNE.

effets de la tolérance civile qui, sans examiner la croyance, ne considère dans l’homme que la qualité de citoyen ». Il leur accorda donc une existence civile qui leur était refusée jusqu’alors. Les évêques s’opposèrent hautement à ces mesures et furent sévèrement réprimandés. Non content de toucher aux privilèges de l’Église, Joseph II bouleversa l’organisation judiciaire et supprima en quelque sorte la nationalité des Pays-Bas, qui furent déclarés province autrichienne et divisés en neuf cercles, gouvernés par un intendant et des commissaires autrichiens qui ne relevaient que de la cour de Vienne. C’était fouler aux pieds la Joyeuse Entrée, cette grande Charte des privilèges du Brabant et autres États des Flandres[1].

L’irritation des esprits était à son comble, et Joseph avait trouvé moyen, par ses réformes diverses, de s’aliéner toutes les classes de ses sujets.

  1. Les privilèges du Hainaut entre autres sont fort curieux. On y trouve l’ancienne formule du serment que prêtait l’empereur à son inauguration comme comte du Hainaut. On verra plus loin les détails de cette cérémonie qui datait de Charles-Quint. Les États du Hainaut prirent une part active à la révolte et refusèrent, on octobre 1788, de voter les subsides demandés par l’empereur. Ils avaient été mortellement offensés de voir un commissaire autrichien prendre la place de leur ancien gouverneur et grand bailli, le prince d’Aremberg.