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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/328

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LA FRINCESSE CH. DE LIGNE.

les Flandres. Elle se préparait sourdement, depuis longtemps. Joseph II était atteint de la manie de toucher à tout ; ses intentions étaient en général excellentes ; mais, plus habile en théorie qu’en pratique, il négligeait souvent d’examiner si un système utile en lui-même ne devenait pas dangereux en l’appliquant à un terrain mal préparé. Les réformes qu’il voulut introduire dans les Flandres sont un exemple frappant de ce défaut. Longtemps soumis à la domination espagnole, le peuple flamand était religieux jusqu’à la superstition et aussi attaché à ses anciens privilèges politiques qu’à ceux de l’Église. Joseph II, après la mort de Marie-Thérèse, commença par abolir certaines processions, certains pélerinages et un grand nombre de confréries. Ces coutumes et institutions, à coup sûr trop nombreuses et inutiles, faisaient partie intégrante des mœurs nationales et cette abolition froissa vivement le peuple. Le clergé ne fut pas moins blessé de l’arrêté qui supprima la société des Bollandistes, de nombreux couvents et abbayes et tous les séminaires diocésains.

Enfin l’empereur, toujours animé des plus libérales intentions, jugea « qu’il était de sa charité d’étendre, à l’égard des protestants, les