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LA PRINCESSE CH. DE LIGNE.

Son palais, d’une architecture très simple, n’annonçait pas l’habitation d’un souverain. Un détachement de la garnison de Vienne en avait la garde, quelques trabans placés aux portes dans l’intérieur veillaient au bon ordre et à la police des appartements. L’état de maison de Joseph II était très peu dispendieux, il avait cependant de grands officiers de la couronne, tels que grand maître, grand chambellan, grand écuyer, etc. Mais ils ne remplissaient leurs fonctions qu’aux jours de gala.

La cour de Vienne, malgré sa simplicité et sa bonhomie, était composée de fort grands personnages ; on y voyait bon nombre de princes souverains, des frères de rois ou d’électeurs, au service de l’empereur, et une foule de grands seigneurs, tels que les princes de Ligne, d’Aremberg, de

    de la cour de Vienne la sévère étiquette qui y régnait auparavant. François Ier, père de Marie-Antoinette, admettait à sa table les principaux officiers de sa couronne et y laissait régner la plus grande liberté. Marie-Thérèse admettait dans son intimité lx plupart des dames de la cour ; elle faisait même, pendant l’été, des séjours assez fréquents chez plusieurs d’entre elles. On la voyait se promener en tricotant dans les jardins, ou lire, assise sous une tonnelle, sans être suivie d’une seule dame d’honneur, Marie-Antoinette avait donc pris, dès son enfance, les habitudes d’abandon et de familiarité qu’elle apporta en France et qui la firent juger si sévèrement.