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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/332

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LA FRINCESSE CH. DE LIGNE.

Lichtenstein, Esterhazi, Colorado, Palfy[1], et d’autres qui, par leur rang et leurs richesses, étaient des sujets presque égaux à leur souverain. Quand il le fallait, « l’empereur savait donner à cette cour, qui avait l’air d’un couvent ou d’une caserne toute l’année, la pompe et la dignité du palais de Marie-Thérèse ».

Hélène assista pour la première fois aux fêtes du jour de l’an à Vienne. La plupart des magnats hongrois[2] venaient à la cour, ce jour-là, dans leur élégant costume, parés de leurs plus beaux bijoux. Le prince Esterhazi entre autres avait un cheval richement caparaçonné, couvert d’une housse parsemée de diamants. L’habit du prince était d’une richesse proportionnée à celle du harnachement de son cheval : « Je ne pouvais pas le fixer, il m’éblouissait, » dit Hélène. L’empereur Joseph, simple dans la vie privée, était en grand uniforme brodé d’or, ayant, sur son habit, ses

  1. La princesse Euphémie de Ligne épousa, le 11 septembre 1798, le fils aîné du comte de Palfy, Jean-Baptiste-Gabriel.
  2. La garde noble hongroise n’accompagnait l’empereur que dans les grandes cérémonies. Elle était entretenue par les États de Hongrie, qui mettaient un grand amour-propre à la beaulé des chevaux et à l’état des uniformes. La garde polonaise, créée après le premier partage de la Pologne (1772) était composée de jeunes gens de la noblesse et rivalisait avec la garde hongroise.