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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/335

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LA PRINCESSE CH. DE LIGNE.

volontiers et qui faisait briller la vivacité et la malice de ses réparties. Enfin la princesse François de Lichtenstein, née Steinberg, complétait ce petit cercle. Seconde belle-sœur du prince de Ligne, elle plaisait moins à son beau-frère que la première ; elle avait une haute idée de son rang, de son nom et des égards qui lui étaient dus ; sérieuse et divine, mais bonne et bienfaisante, elle s’occupait sans cesse d’œuvres de charité et il était difficile d’échapper aux billets de loteries, concerts et quêtes qu’elle imposait à tout le monde.

Le seul étranger admis dans cette société était le duc de Bragance. Le maréchal de Lascy, le prince de Kaunitz, le prince de Ligne et quelques autres grands seigneurs de la cour y venaient habituellement, et l’empereur Joseph ne manquait jamais un jeudi du Belvédère.

Joseph II, dans sa jeunesse, ne promettait point d’être aimable, il le devint tout à coup à son couronnement. Ses voyages, ses campagnes, la société de quelques femmes distinguées avaient achevé de le former, et de dissiper la timidité qu’une éducation trop sévère lui avait fait contracter.

Le plus grand abandon régnait dans la société du Belvédère ; l’empereur oubliait son rang et