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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/334

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LA FRINCESSE CH. DE LIGNE.

et apportait beaucoup de liant et de charme dans la société.

L’empereur avait fait don à la princesse Kinsky d’un fort bel appartement dans le palais du Haut-Belvédère[1]. C’est là que se réunissait, tous les jeudis, la société la plus choisie de Vienne en hommes et en femmes. Hélène y fut admise par grande faveur et elle a tracé quelques portraits de ces dames, entre autres celui de la princesse Charles de Lichtenstein, née princesse d’Œttingen, qui faisait les délices de la société du Belvédère. Elle était d’une beauté ravissante et écrivait à merveille. Ses lettres, presque toutes en français, étaient pleines d’esprit et de sentiment ; elle s’exprimait avec grâce, son caractère solide et son commerce sûr, son esprit aimable et cultivé avaient gagné le cœur du prince de Ligne, dont elle était la belle-sœur favorite. La comtesse Ernest de Kaunitz[2], sœur de la princesse Charles, était laide mais spirituelle et vive, adorant la discussion, qu’elle provoquait

  1. Petit palais de campagne bâti par le prince Eugène dans un des faubourgs de Vienne.
  2. Belle-fille du célèbre prince de Kaunitz, chancelier de l’empire sous Marie-Thérère. Le prince de Kaunitz avait conservé ses fonctions sous Joseph et était un des personnages les plus influents de la cour.