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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/345

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LA PRINCESSE CH. DE LIGNE.

fait qu’irriter l’ardente soif de conquêtes de l’impératrice ; son ambition se trahissait dans les moindres détails : déjà l’un de ses petits-fils s’appelait Alexandre et l’autre Constantin, la Crimée était redevenue la Tauride ; mais ses vues ambitieuses ne devaient pas se borner là. Le prince de Ligne fut reçu par Catherine comme s’il l’eût quittée la veille ; elle le mit au courant de ses projets et l’envoya à la fin de décembre porter à Joseph II l’itinéraire du voyage et le résultat de sa secrète mission.

Sous prétexte de voir de plus près ses nouveaux domaines, la czarine entreprenait, le 18 janvier 1787, un voyage dans les provinces méridionales de l’empire. Elle était accompagnée de son favori, le comte Momonoff, des ambassadeurs de France, d’Autriche et d’Angleterre et du prince de Ligne qui la rejoignit à Kiew : « Je suivais, dit-il, en qualité de jockey diplomatique. » Elle avait, en outre, une suite considérable de princes et de grands seigneurs russes. Sa flotte se composait de quatre-vingts bâtiments avec trois mille hommes d’équipage.

Le roi Stanislas-Auguste attendait la czarine à Kanew. Elle descendait lentement le Borysthène sur une galère aussi belle que celle de Cléopâtre.