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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/360

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LA FRINCESSE CH. DE LIGNE.

comme dans une boîte, et où l’on ouvre une porte pour entrer et pour sortir.

» On commande toujours quand on en a envie, un jour de bataille, de façon que je suis bien sûr que, sans avoir un corps, il n’arrivera ce que je voudrai que là où je serai ; j’ai déjà appris tout ce qu’il me fallait pour cela, et je commence à entendre assez bien le russe. Crois-tu maintenant, mon Charles, que j’aie eu raison de te vouloir toujours dans le génie ? Le génie a enfin voulu être en toi, je le savais. Mais ne seriez-vous pas aussi un peu blessé, par hasard, quoique vous ne me l’écriviez pas ?

« Ne laissez jamais un courrier de Sa Majesté partir pour moi sans une lettre. Mille choses à mon camarade Rouvroy, dont j’envie le sort et la blessure. Ce pauvre Poniatowski[1] ! je tremble qu’il ne prenne le chemin de son père. Il y est déjà bien pour la valeur, l’esprit militaire, l’at-

  1. Le prince Jaseph Poniatowski était alors lieutenant-colonel et aide de camp de l’empereur d’Autriche. Il entra comme général dans l’armée polonaise, en 1789. Il commanda l’armée à Varsovie en 1809. l’empereur Napoléon le nomma maréchal de France. À Sabacz, les Turcs le prirent pour l’empereur Joseph parce qu’il portait le même uniforme, habit vert à revers rouge et une brillante décoration. Il mourut frappé d’une balle en traversant l’Elster, le 19 octobre 1813,