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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/359

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LA PRINCESSE CH. DE LIGNE.

sont venus en foule chez moi, me dire des choses charmantes que je n’oublierai jamais.

» Le père et l’ami le plus tendre de mon Charles ont été assurément bien touchés de l’honneur que tu t’es fait, et qui surpasse tout ce que j’ai fait de ma vie. Mais le général de Ligne a diablement souffert.

» Pouvez-vous imaginer, mon garçon, le beau moment que c’eût été pour nous deux, si j’avais été le premier à qui tu eusses aidé à grimper sur ce parapet où tu es arrivé avant tout le monde !

» Mon Dieu, qu’on est bête de loin ! Moi qui l’aurais vu de sang-froid à Hühnerwasser recevoir un bon coup de feu dans le bras, je suis inquiet comme une femme. De cet état à celui de ministre[1], il n’y a pas loin à la vérité. Cependant je me suis arrangé avec quelques régiments de chevau-légers pour une bonne charge bien vigoureuse, Je n’en ai jamais fait qu’à la tête de dix hulans contre cinq ou six hussards prussiens ivres. Vous m’avouerez que ce n’est pas là l’action la plus mémorable de ce siècle. Je ne veux pas m’enfermer dans ces carrés où l’on se met

  1. Le prince était à la fois général en chef saus corps d’armée et ministre plénipotentiaire in partibus.