Aller au contenu

Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/362

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
344
LA FRINCESSE CH. DE LIGNE.

retranchement d’immondices, qui, par hasard, forment quelque angle saillant qui fait croire que c’est une forteresse ; huit jours de plus et j’y mourrais. Potemkin me faisait donner au diable. Tantôt bien, tantôt mal, brouillés à couteaux tirés ou favori décidé, causant ou ne causant pas, mais veillant jusqu’à six heures du matin, pour l’engager à me dire au moins un mot de raisonnable à mander ; je ne pouvais plus tenir aux bizarreries de cet enfant gâté. »

N’en pouvant plus, excédé de cette horrible inaction, le prince alla voir pourquoi le maréchal Romanzoff ne faisaît pas plus que Potemkin.

Romanzoff, aussi aimable que Potemkin était bourru, combla le prince de promesses et de caresses aussi fausses les unes que les autres. Au bout de quelques jours, Ligne fut pleinement convaincu que les deux généraux en chef de l’armée russe étaient d’accord sur un seul point : « attraper l’empereur Joseph et ne se mettre en campagne qu’au mois de juillet, pour que toutes les forces ottomanes se jetassent sur les Autrichiens ».

Le prince de Ligne redoublait d’efforts pour ébranler Potemkin, il écrivait à l’ambassadeur autrichien à Pétersbourg, au comte de Ségur,