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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/372

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LA FRINCESSE CH. DE LIGNE.

tobre du côté des Russes, et, pendant ce temps, les choses allaient au plus mal pour l’Autriche. Cette campagne désasireuse lui coûtait trente mille hommes tués en détail, quarante mille dévorés par la peste, l’invasion du Banat, des défaites en Bosnie. Joseph, malade de fatigue, désespéré de son insuccès, alarmé de la révolte complète des Flandres, rentrait à Vienne l’âme navrée. Il résolut de demander près de lui le prince de Ligne pour commander la campagne prochaine, de concert avec le maréchal Laudon. Il choisit le prince Charles pour porter cet ordre à son père. On juge si le vainqueur de Sabacz fut le bienvenu, et avec quel transport de joie il fut accueilli. Son père fit aussitôt ses préparatifs de départ, et ils arrivèrent à Vienne à la fin de novembre. Potemkin s’empara d’Oczakoff quinze jours après. On eût dit qu’il attendait le départ de de Ligne pour se décider à l’assaut ; son caractère jaloux peut permettre cette supposition. L’hiver s’écoula paisiblement à Vienne, et le prince Charles, tout entier au sentiment qui l’occupait, ne parut point affligé de l’absence de sa femme.

Au printemps de 1789, les deux princes rejoignirent l’armée du maréchal Laudon. Le général de Ligne commandait l’aile droite, et joua un