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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/374

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LA FRINCESSE CH. DE LIGNE.

» Je dirigeai la bataille de ma fenêtre, malgré un de mes accès de fièvre diabolique, et, après m’être tué de crier à un Italien qui commandait. ma frégate, la Marie-Thérèse : Alla larga ! et des mots que je n’ose écrire, j’allai d’impatience achever et gagner ma drôle de bataille navale. » Belgrade fut prise le 8 octobre 1789 ; le prince Charles eut encore l’honneur d’arriver le premier sur la brèche. Le maréchal Laudon, qui n’était prodigue de compliments ni de phrases, écrivit au prince de Ligne la lettre la plus flatteuse : « Plus de la moitié de la gloire de la prise de Belgrade revient de droit à Votre Altesse, » lui disait-il.

L’empereur envoya au prince la croix de commandeur de l’ordre de Marie-Thérèse, accompagnée d’une lettre froide et sèche, à laquelle Ligne ne comprit rien ; mais il était encore si malade de la fièvre, que la croix et la lettre le laissèrent également indifférent. Il eut plus tard le mot de l’énigme. II le soupçonnait à tort d’avoir favorisé la révolte des Flandres.