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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/376

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LA FRINCESSE CH. DE LIGNE.

à empêcher Stanislas d’envoyer aux Russes les renforts qu’il leur avait promis.

La noblesse polonaise, toujours remuante et divisée, désirait profiter des embarras de la Russie, mais ne parvenait pas à se mettre d’accord sur le parti à prendre pour y réussir. La majorité, cependant, séduite par les promesses secrètes de la Prusse, inclinait à se rapprocher de cette puissance et à conclure avec elle une alliance défensive. Il s’agissait aussi d’élaborer une nouvelle constitution qui fût plus en harmonie avec l’état actuel de la Pologne. Les esprits étaient très agiles et l’on pressentait que la Diète offrirait un intérêt particulier[1].

Le roi la convoqua pour le 6 octobre 1788. L’arrivée de tous les nonces, accompagnés d’une nombreuse suite, dont une partie venait des palatinats les plus éloignés, donnait à Varsovie un aspect d’animation inaccoutumé, et son séjour offrait alors, pour un observateur, un attrait piquant d’originalité.

  1. Cette Diète est désignée sous le nom de grande Diète ou Diète constituante ; elle dura quatre ans, et proclama l’hérédité du trône, la liberté des cultes, la levée d’une armée permanente, et une nouvelle répartition d’impôts qui s’étendait également sur la noblesse (Voy. Ferrand, Histoire des démembrements de la Pologne).