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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/378

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LA FRINCESSE CH. DE LIGNE.

tale ; le goût de l’Europe et celui de l’Asie, l’urbanité des mœurs des pays civilisés et l’hospitalité de ceux qui ne le sont pas. »

Le règne de Stanislas-Auguste fut l’époque de la renaissance des lettres en Pologne. Le roi protégeait les savants et encourageait de tout ; son pouvoir la réorganisation des universités. Après la suppression de l’ordre des jésuites, le produit de la vente de leurs biens fut appliqué en entier à ce but. Une commission régulière fut formée pour veiller à l’éducation publique. L’évêque de Wilna en était un des principaux membres ; il fonda lui-même, à ses frais, à l’université de Wilna, une chaire d’anatomie ; ce fut la première qui exista en Pologne[1].

La cour de Stanislas était remarquable par les plaisirs, les amours, et le nombre des jolies femmes ; la grâce et la séduction des Polonaises

  1. Le partage de la Pologne n’interrompit point le mouvement intellectuel de cette nation, qui se proposa dès lors pour but de maintenir au moins la langue polonaise, et de conserver intacts les monuments nationaux. L’influence que le prince Czartoriski exerça dans le cabinet de l’empereur Alexandre aida ce mouvement. Il acquit la magnifique bibliothèque du roi Stanislas-Auguste, qui, réunie à la sienne, formait le plus précieux dépôt de l’histoire et de la littérature slaves. Elle fut confisquée par la Russie en 1831.