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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/380

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LA FRINCESSE CH. DE LIGNE.

séjour à Varsovie, s’était vite aperçu du défaut de la cuirasse, et il disait : « Le roi est trop honnête homme avec les femmes, comme avec tout son royaume ; il est amoureux de bonne foi et souvent inconstant de la meilleure foi du monde ; c’est ainsi qu’il s’est souvent jeté dans un parti contraire au sien, désertant et perdant ainsi sa propre cause. »

La princesse Charles arriva dans cette cour brillante précédée d’une réputation d’esprit, de beauté et de coquetterie qui attirait d’avance l’attention sur elle. Sa qualité de Polonaise, son élégance, ses talents, le plaisir qu’elle témoignait à se retrouver dans sa patrie, enchantèrent ses compatriotes.

Son palais inhabité fut rapidement métamorphosé par ses mains habiles et devint un des plus élégants de Varsovie ; elle put déployer à l’aise ses qualités très réelles de maîtresse de maison, si peu appréciées par sa belle-mère. Pendant les derniers temps de son séjour à Bel-Œil, son mari,

    fille, un tailleur, un hôtel garni, un perruquier, un tripot et à un commissaire pour frais de police, avec laquelle on a toujours à faire… Malheureusement le roi lui-même donnait l’exemple de l’abandon des anciennes coutumes polonaises et du goût des habitudes françaises.