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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/381

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LA PRINCESSE CH. DE LIGNE.

craignant la faiblesse de sa santé, lui avait interdit l’exercice du cheval, elle s’en dédommagea amplement. Le prince évêque qui la gâtait beaucoup lui donna les plus beaux chevaux du monde, et, chaque matin, on la voyait partir escortée de jeunes gentilshommes, parfaits cavaliers, comme tous les Polonais. Elle fit construire une salle de spectacle dans son palais et se livra avec passion à son goût pour la comédie.

Délivrée de la surveillance qui pesait sur elle à Bel-Œil, Hélène se laissa aller sans défense à l’entraînement irrésistible de cette vie de plaisir. Elle oublia le passé, son mari et sa fille ; la princesse Charles de Ligne même n’existait plus, il ne restait qu’Hélène Massalska.

L’hiver s’était rapidement écoulé, sans que la princesse songeât à retourner à Vienne ; la famille de Ligne, offensée à bon droit de cette absence prolongée, gardait un silence dédaigneux.

Le prince évêque était reparti pour Wilna pendant les vacances que la Diète venait de prendre, et sa nièce, avant de le rejoindre, voulait jouir de la saison d’été qui commençait ; elle resta donc seule à Varsovie.

Le roi, sa famille et les principaux personnages de la cour possédaient d’élégantes maisons de