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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/386

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LA FRINCESSE CH. DE LIGNE.

ronne résidaient à Varsovie, obligés au service régulier de leur charge ; parmi ceux qu’on remarquait le plus, figurait le comte Vincent Potocki, grand chambellan. Il appartenait à une des familles les plus illustres de la Pologne, qui possédait des terres immenses et des palais d’un luxe royal. Son père Stanislas Potocki, palatin de Kiew, était neveu et filleul du roi Stanislas Leczinski, et par conséquent cousin germain de la feue reine de France.

Quoi que, à l’époque où en est arrivé ce récit le grand chambellan eût près de trente-huit ans, il passait pour un des hommes les plus séduisants de la cour. Doué d’une grande finesse, fort attaché à ses intérêts, heureux auprès des femmes, toujours en bons rapports avec les hommes influents, il connaissait l’art de réussir auprès de chacun. Il avait épousé en premières noces Ursule Zamoyska[1], propre nièce du roi Stanislas-Auguste ; ils n’eurent pas d’enfants et divorcèrent au bout

  1. La sœur aînée du roi, Louise Poniatowska, avait épousé le comte J.-J.-Michel Zamoyski dont elle avait eu une fille, Ursule Zamoyska. Madame Geoffrin écrivait au roi Stanislas, le 25 mars 1776 : « Le monde de Varsovie est plus brillant que jamais ; je vois du moins qu’on s’y marie beaucoup : mademoiselle Ursule Zamoyska, votre nièce, s’y marie avec un comte Potocki, beau-frère d’une comtesse Potocka, qui est ici. »