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Page:Perey - Histoire d'une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne, 1888.djvu/391

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LA PRINCESSE CH. DE LIGNE.

s’était lièe avec elle. Madame de Mnizcch ne demandait pas mieux que le comte fit une infidélité à celle qui l’avait remplacée. On a vu plus haut qu’Hélène était inquiète de la froideur et de l’extrême réserve du comte ; elle ne put s’empêcher d’en parler à madame de Mnizech, qui, chose qu’on ne voyait qu’en Pologne, était restée dans des relations courtoises avec son premier mari. Il va sans dire que le mot amour ne fut point prononcé ; on ne parlait que d’amitié de cœur, et Hélène supplia son amie de chercher à découvrir le motif de la conduite du comte. Madame de Mnizech exécuta de bonne grâce cette singulière commission et rassura si bien Hélène, que celle-ci écrivit au comte :

« Madame de Mnizech vient de me dire que vous lui avez parlé de moi avec amitié, que vous vous reprochez de m’avoir laissée pendant trois mois dans le doute sur vos sentiments.

» Tout cela me touche bien vivement, votre amitié m’a été chère et me le sera toujours, et, comme je ne me sens aucun tort, j’étais bien sûre que votre bon cœur vous ramènerait à moi, tôt ou tard. »

On voit que peu à peu l’intimité du comte et d’Hélène allait augmentant. Subissait-il le